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Il est, vraiment, difficile de porter un jugement sur la personnalité et les vertus morales et religieuses de Mohammad Ibn Hanafiya, en raison des manipulations et des altérations dont fait l’objet, tout au long de l’histoire la personnalité de ce grand homme. Cependant, il est possible de déchiffrer et de décrypter, à travers les preuves, les indices et les témoignes existant dans les sources et les textes historiques, certains aspects de la vie de Mohammad Ibn Hanafiya, fils du vénéré Imam Ali, que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur lui. Ce qu’on peut dire à propos de sa personnalité, c’est qu’il fut un homme exempté, très adulé et respecté par son père l’imam Ali et ses frères Hassan et Hussein, que Dieu les bénisse. Il croyait, du fond en comble, à l’Imamat de ses frères Hassan et Hussein. Il n’avait aucune prétention au titre de l’Imamat, au contraire, il se mit, toujours, comme un soldat dévoué, aux services de son père, l’imam Ali et ses frères l’Imam Hassan et l’Imam Hussein, que la paix et la bénédiction de Dieu soient avec eux. L’absence de Mohammad Ibn Hanafiya, à Karbala fut motivée par plusieurs raisons. Le soulèvement de l’imam Hussein aboutissait au martyre. Etant bien conscient de cela, l’imam ne voulait que tous les hommes et tous les enfants de la Maison de l’Imamat participent à une bataille dont l’aboutissement fut le martyre. Donc, le vénéré Imam préféré que Mohammad Ibn Hanafiya n’y participe pas. Une autre raison que ce dernier fut malade. Et troisième raison, c’est qu’il fut chargé par l’Imam de rester à Médine pour lui transmettre, en son absence, les nouvelles de cette ville.
Pour mieux connaitre la personnalité de Mohammad Ibn Hanafiya, il est nécessaire d’étudier les points ci-dessous : En guise d’introduction, il faut dire que les opposants se sont livrés, tout au long de l’histoire, à la destruction de la personnalité des membres de la famille de l’Imamat. Ceci étant dit, il faut ternir compte de ces points :
- L’intérêt que Mohammad Ibn Hanafiya et son auguste pète portaient, réciproquement, l’un à l’autre.
- L’intérêt et l’affection que l’imam Hassan et lui, affichaient, réciproquement, l’un à l’autre.
- L’intérêt et l’affection que l’imam Hussein et lui, affichaient, réciproquement, l’un à l’autre.
- L’intérêt que Mohammad Ibn Hanafiya portait à ceux qui se soulevèrent pour se venger du sang des Imams Infaillibles (bénis soient-ils).
- L’intérêt que portait Mohammad ibn Hanafiya à l’Imam Sajjad (béni soit-il).
Avec l’examen de ces points, nous découvrons, Incha’Allah, la personnalité de Mohammad Ibn Hanafiya, fils du vénéré Imam Ali, que la paix de Dieu soit avec lui.
Introduction
L’attitude des historiens vis-à-vis des hommes liés aux familles de l’Imam Ali (béni soit-il)
Certes, l’analyse et l’examen de tous les témoignages, de toutes les preuves et de tous les indices, nécessitent davantage du temps. Ici, nous nous conterons d’expliquer certaines vérités.
- Les livres d’historie sont rédigés, à ne pas en douter, sur ordre des souverains et des sultans pour qu’aucune atteinte ne soit pas portée à leur image et que leurs sentiments ne soient blessés, en aucune manière. Or, Ibn Hichâm, au sujet de sa méthode visant à raccourcir Sirâh d’Ibn Ishaq, dit : « Je ne fait pas la mention de certaines choses évoquées par Ibn Ishaq dans ce livre ; des choses qui n’indiquent aucune trace ni signe de Messager de Dieu, des choses sur lesquelles, il n’y pas de preuve et de témoignage dans le coran, ou qu’il n’existe pas une exégèse là-dessus… De même, des poèmes qui ne sont pas connus aux poètes, et des choses que certains gens n'apprécient pas. 1[1] Certes, Ibn Hichâm entend par certains gens, les souverains et les sultans, car il n’est pas convainquant de dire que le motif d’Ibn Hichâm de manipuler et d’altérer l’histoire était de respecter les sentiments et les émotions des gens ordinaires.
- Une étude de l’histoire montre que certains historiens n’ont pas poursuivis le style et la méthode d’Ibn Hichâm et pour diverses raisons, ils ont écrit l’histoire conformément à ce que souhaitaient les gouvernants de leur époque. Les historiens précisent que l’Imam Hussein (béni soit-il), refusa, dès le premier jour, de prêter serment d’allégeance à Yazid. S’adressant au gouverneur de Médine, Walid, le vénéré Imam dit : « Nous faisons partie des gens de la Demeure prophétique, de la source de la Mission ; de l’endroit de la descente des Anges et… Yazid est un individu corrompu, ivrogne, assassin des gens innocents, pervers et… Moi, je refuse de prêter l’allégeance avec quelqu’un comme Yazid. 2[2] Il y a des historiens qui ont manipulé cette déclaration explicite du vénéré Imam, prétendant que ce denier avait demandé à Walid de l’amener chez Yazid. Lorsqu’il y a des historiens qui manipulent l’histoire évidente et claire de la vie du vénéré Imam Hussein, que Dieu le bénisse, l’on peut imaginer ce qu’ils font avec les autres.
- Certains historiens et rapporteurs ont nié les vertus du vénéré Imam Ali (béni soit-il), par crainte qu’ils avaient des gouvernants despotiques de leur époque. Ces historiens, niant les vertus des Gens de la Demeure prophétique, tentèrent de forger des vertus pour les sultans afin d’en élever le rang et le statut. 3[3] Par conséquent, l’on peut dire, avec certitude, que l’histoire portant sur la biographie des Gens de la Demeure prophétique (bénis soient-ils), fut loin d’équité. C’est pour cette raison qu’il faut se référer aux preuves et aux documents, éparpillés dans les sources historiques pour connaitre la personnalité de Mohammad Ibn Hanafiya, qui sont :
- L’intérêt que Mohammad Ibn Hanafiya et son auguste pète portaient, réciproquement, l’un à l’autre.
Quiconque étudie des hadiths, éparpillés, dans les sources chiites et sunnites, s’aperçoit que l’Imam Ali, que Dieu le bénisse, aimait beaucoup son fils, à tel point qu’il dit : « Celui qui souhait me faire de la bonté et de la bienfaisance, dans le monde d’ici-bas et dans l’au-delà, qu’il ne fesse, donc, pour mon fils, Mohammad ». 4[4] l’auteur du livre Al-Tuhaf, cite le testament du vénéré Imam Ali et écrit : « Puis, il jeta son regard sur Mohammad Hanafiya et dit : « As-tu gardé dans la mémoire ce que j’ai conseillé à ses frères ? Oui, répondit-il. Je te fais le même conseil. Je te conseille d’honorer et de respecter tes frères du fait du grand droit qu’ils ont sur toi. Obéis à leurs ordres, et ne fais rien sans les avoir consultés. Ensuit, le vénéré Imam dit : « Je conseille, à vous, Hassan et Hussein, de le respecter ; car il est votre frère 5[5] et fils de votre père et vous savez que votre père l’aime. 6[6] Cette partie du testament du vénéré Imam montre jusqu’à quel point il aimait son fils, Mohammad Ibn Hanafiya, d’autant plus qu’il tenta de consolider les liens d’amitié et d’affection entre lui et ses deux frères.
Il convient de s’attarder, ici, sur un extrait du testament très long du vénéré Imam Ali que Cheikh Sadouq a rapporta et qui montre le regard particulier que le vénéré Imam portait à son fils, Mohammad Hanafiya. « Dans un testament, l’Emir des croyants (béni soit-il), dit à son fils, Mohammad Ibn Hanafiya : O mon fils, abstiens-toi de se fier aux désirs et souhaits du monde d’ici-bas… Si vous voulez obtenir le bien dans le monde d’ici-bas et dans l’au-delà, n’aie pas de la convoitise sur ce qui existe dans les mains des gens ». 7[7] Il s’agit d’un long testament que le vénéré Imam fait pour son fils, Mohammad ibn Hanafiya, pour lui donner des conseils et des directives afin de former sa personnalité, ce qui montre à quel point, le vénéré Imam Ali appréciait et aimait son fils.
- L’intérêt et l’affection que l’imam Hassan et lui affichaient, réciproquement, l’un à l’autre.
Il y a une abondance de preuves et de témoignes sur ce sujet que, nous mentionnons, ici, quelques-uns.
1-2. Il est dit que le vénéré Imam prenait soin, à une large mesure, de la vie des Hassan et Hussein ; car c’est d’eux qui dépendaient la continuité de l’imamat et de la survie de la génération du prophète, que Dieu le bénisse, lui et les siens. C’est pour cette raison qu’il envoyait Mohammad Ibn Hanafiya, pour des missions à haut risque. Or, certains qui voulaient créer une dissension entre Hanafiya et ses frères lui posaient la question suivante : « Comment se fait-il que ton père t’envoie pour des missions dangereuses alors qu’il n’envoie pas Hassan et Hussein ? ». La réaction de Mohammad Ibn Hanafiya à ces propos divisionnistes témoigne du fait qu’il croyait, fortement, en ses deux frères et qu’il était, totalement, soumis à la décision de son père. Réagissant à ces gens, il dit : « Mes deux frères sont les yeux de mon père et je suis sa main. Mon père protège ses yeux avec sa main. 8[8]
2-2. Lorsque l’imam Hassan (béni soit-il), était à l’agonie, appela Ghanbar et lui dit de convoquer Mohammad Ibn Hanafiya. Ghanbar dit : Lorsque j’ai dit à Ibn Hanafiya que l’Imam t’a convoqué. Il dit : Est-ce que lui est arrivé quelque chose ? Je lui ai répondu : vas-y voir l’Imam. Il s’est rendu, tout de suite, auprès de l’Imam. Il l'a salué. L’imam lui demande de s’asseoir et lui dit : « O Mohammad, fils d’Ali. Je te crains du fait de la jalousie ; car Dieu décrit par cet attribut les mécréants et il n’y aucune voie d’influence de Satan sur toi… S’adressant à son frère, Mohammad Ibn Hanafiya dit : « Toi, tu es mon Imam et mon seigneur et mon chemin est orienté vers le prophétie. Je jure par Dieu, j’aimerais que la mort m’emporte avant d’entendre cette parole de votre part. 9 [9]Ce propos montre le degré élevé de la foi d’Ibn Hanafiya et sa croyance en l’imamat de ses frères. 10[10] Et l’Imam Hassan aussi apporte ce témoignage que Mohammad Ibn Hanafiya est loin de toute jalousie et que toute voie était fermée à Satan d’exercer une influence sur lui. Lui, il est l’exemple de cette parole de Dieu qui dit : « Mes esclaves, Tu n’auras aucune autorité sur eux ». 11[11] Il s’agit d’une preuve évidente de la grande personnalité de Mohammad Ibn Hanafiya.
3-3. Lorsque l’Imam Hassan fut tombé en martyr, Mohammad Ibn Hanafiya prononça des mots en deuil de son frère, des mots, pleins d’émotion et d’affection et d’affliction. A ce propos, Yacoubi dit : « Lorsque le corps de l’Imam Hassan fit mis dans le linceul, Mohammad Ibn Hanafiya dit : « O Aba Mohammad, que Dieu t’accorde ta bénédiction, je jure par Dieu que ta vie était pleine de gloire et ta mort est une phare de guidance, quelle bonne âme se trouve dans ton corps, quel est bon corps enveloppé dans le linceul ; pourquoi tel ne doit pas être le cas alors que tu appartiens à la lignée de la guidance, tu es allié des gens de vertu, tu est le cinquième des gens de Kisa, tu es nourri de la main du vrai, tu es éduqué dans le giron de la maison de l’islam, tu es allaité du sein de la foi, tu as mené une vie saine et propre, et tu a quitté le monde d’ici-bas, que le salut et la bénédiction de Dieu soient sur toi… 12 [12]Ces propos, s’ils sont étudiés, minutieusement, montrent comment Mohammad Ibn Hanafiya a accompli le droit dû à son frère, surtout, lorsqu’il décrit l’âme et le corps du vénéré Imam pour mettre en exergue ses privilèges et ses vertus. Or qui connaît mieux que Ibn Hanafiya le vénéré Imam ? 13[13]
- L’intérêt que Mohammad Ibn Hanafiya portait à ceux qui se soulevèrent pour se venger du sang des Imams Infaillibles (bénis soient-ils).
Nous mentionnons ci-dessous certains points qui portent sur cet intérêt réciproque.
3-1. Il est relaté de l’Imam Mohammad Baqer (béni soit-il) que le vénéré Imam Hussein ne parlait pas, par respect, lorsque son frère le vénéré Imam Hassan était présent, et Mohammad Ibn Hanafiya en faisait ainsi, lorsqu’il était en présence du vénéré Imam Hussein. 14[14]
3-2. Sibt Jawzi, dans son Tadhkirat al-Khawas, dit : « Lorsque Mohammad Ibn Hanafiya fut informé du voyage de l’Imam Hussein (béni soit-il), il était en train de faire ses ablutions et il pleura beaucoup ». Cela apporte un témoignage sur le vif intérêt que Mohammad Ibn Hanafiya portait à l’Imam Hussein ». 15 [15]
3-3. La conversation de Mohammad Ibn Hanafiya avec l’Imam Hussein à laquelle fait allusion Tabari : « Mon frère, tu es pour moi le plus aimé et le plus chéri des gens et… ». 16[16]
De ce que l’on vient de dire, l’on a bien compris que Mohammad Ibn Hanafiya jouissait d’une grande place et d’une grande estime auprès de son auguste père et de ses frères, Hassan et Hussein.
Mais la question qui demeure, toujours, est de savoir pourquoi Mohammad Ibn Hanafiya n’accompagna-t-il pas l’Imam Hussein dans son voyage vers Karbala ?
La philosophie de l’absence de Mohammad Ibn Hanafiya à Karbala
Pour répondre à cette question, il faut l’examine sous plusieurs angles.
- Le soulèvement de l’Imam Hussein fut accompagne du martyre et l’objectif de l’Imam Hussein pouvait être réalisé avec le même nombre de gens qui l’accompagnaient. Or, l’Imam n’a jugé correct que tous les hommes et tous les fils de la Maison d’ Imamat participent à une bataille dont l’aboutissement était le martyre. Le propos de Mohammad Ibn Hanafiya vient à l’appui de cette affirmation : « Ses compagnons et ses amis sont inscrits chez nous avec leur nom et celui de leurs pères ». 17 [17]
- Selon une autre interprétation, Mohammad Ibn Hanafiya fut tombé malade lors de l’Hijrat de l’Imam. Il y a des divergences sur le type de sa maladie. 18 [18]
- Selon un troisième avis qui semble plus logique, l’Imam fut chargé son frère d’une mission à Médine, en son absence. Il y a plusieurs témoignages qui appuient cette théorie :
A. Premier témoignage : Allamah Majlissi et Allamah Mohsen Amin disent : L’Imam laissa son frère, à Médine, pour rester au courant des agissements des ennemis. Lorsque, Aba Abdullah, accompagné des membres de sa famille et de amis, quitta Médine, il y plaça son frère pour l’informer du moindre agissement des ennemis et de ce qui passait dans cette ville. « Tu ne restes pas à Médine à moins que tu sois mes yeux dans cette ville et tu ne me caches rien des œuvres et des agissements des ennemis». 19[19] Il s’agit d’une autre raison qui indique que le vénéré Imam avait chargé Mohammad Ibn Hanafiya d’une mission importante à Médine. Il était, tout à fait naturel, que l’Imam décide de placer l’une de ses forces à Médine, la plus importante ville islamique, pour qu’il soit informé de ce qui s’y passait.
B. Deuxième témoignage : La dernière lettre de l’Imam Hussein à son frère, Mohammad Ibn Hanafiya. Les historiens disent que le vénéré Imam avait écrit sa dernière à son frère Mohammad Ibn Hanafiya. Citant le vénéré Imam Mohammad Baqer (béni soit-il), Ibn Qululeh dit : « Depuis, Karbala, l’Imam Hussein écrit une lettre à Mohammad Ibn Hanafiya : « Au nom de Dieu clément et miséricordieux. De Hussein Ibn Ali à Mohammad Ibn Ali, depuis, Karbala. Et puis. Il semble que le monde d’ici-bas n’a pas existé et que le monde de l’au-delà ne sera jamais disparu » 20[20] Par conséquent, si l’Imam était mécontent de son frère, du fait de sa non participation au mouvement de Karbala, il ne lui écrivait jamais une lettre.
C. Troisième témoignage : Mohammad Ibn Hanafiya suivait de près les soulèvements censés se venger du sang de l’Imam Hussein et les appuyait. S’il est était fautif pour ne pas avoir aidé Aba Abdullah, il serait contesté lors de son vivant. Mais, tel ne fut pas le cas. Mohammad Ibn Hanafiya se plaignait de Mukhtar pour avoir retarde de tuer Omar Ibn Saad. A ce propos, Ayatollah Khoei dit : Lors d’une réunion avec les Chiites, Mohammad Ibn Hanafiya se plaignit de Mukhtar d’avoir pris le retard pour tuer Omar Ibn Saad. Sa parole ne fut pas terminée que l’on lui montra la tête de deux personnes. Mohammad Ibn Hanafiya se prosterna et fit le Dou’a (l’invocation) et dit : « O Dieu, n’oublie pas ce jour pour Mukhtar, accorde-lui la meilleure récompense des gens de la Maison du prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Donc, je jure Dieu que je n’ai désormais aucune plainte à l'égard de Mukhtar. 21[21]
D. Quatrième témoignage : Lorsque, nous étudions l’histoire, nous rencontrons les termes historiques indiquant que le vénéré Imam Sajjad( béni soit-il) avait mandaté Mukhtar de contribuer aux soulèvements dont l’objectif était de se venger du sang des martyrs de Karbala. Dans sa lettre de procuration à son oncle, Mohammad Ibn Hanafiya, le vénéré Imam Sajjad écrit : « O oncle ! si un esclave nègre affiche, à nous, les gens de la Demeure prophétique, un attachement, il incombe au peuple de le soutenir. Je te confie la responsabilité de cette œuvre. Agis, donc, comme il te semble correct. 22[22] la remise de la responsabilité des affaires inhérentes au soulèvement par son le vénéré Imam Sajjad à son oncle Mohammad Inb Hanafiya fut la meilleure décision permettant de poursuivre le chemin afin de favoriser l’instauration des gouvernements justes. Ce fut la meilleure décision, car Mohammad Ibn Hanafiya n’était pas accusé par les gouvernants de l’époque de vouloir se livrer à un combat contre eux, tandis que l’Imam Sajjad était surveillé de près par le pouvoir, car il était Wali ud-dam, c'est-à-dire la personne qui a avait à sa charge le sang des martyrs de Karbala. Les espions du pouvoir savaient que les Chiites croyaient en son Imamat. Donc, avec une telle décision, le vénéré Imam protégea sa vie contre les menaces des Omeyyades et poursuivit son chemin pour restaurer la religion et favoriser l’instauration des gouvernements justes, tout en n’hésitant pas ; même un seul instant, à venger le sang versé des gens de la demeure prophétique. 23[23] Une telle activité ne fut pas possible sans les efforts et le soutien de Mohammad Ibn Hanafiya.
La prétention au titre d’Imamat attribué à Mohammad Ibn Hanafiya
De ce que l’on vient d’expliquer, l’on se rend compte de la personnalité de Mohammad Ibn Hanafiya et de la place qu’il occupe dans l’histoire. En dépit de toutes ces caractéristiques et de toutes ces particularités lui étant données, nous ne croyons pas en infaillibilité de Mohammad ibn Hanafiya. Ceci étant dit Ayatollah Khoei, grand érudit et éminent faqih, dit : Nous n’avons rien trouvé qui porte atteinte à la foi de Mohammad Ibn Hanafiya. Même le hadith qui porte sur la prétention au titre d’Imamat de Mohammad Ibn Hanafiya ne met pas en cause sa foi. Ayatollah Khoei dit : « le hadith est Sahih (sain et authentique) et témoigne de la foi de Mohammad Ibn Hanafiya et sa croyance en l’Imamat de l’imam Sajjad (béni soit-il). 24[24] Nous considérons que l’avis de l’Ayatollah Khoei est, tout à fait, juste d’autant plus qu’à la fin de ce hadith il est dit : « Donc, Mohammad Ibn Hanafiya revint sur sa décision et reconnut le Wilayat de Ali Ibn Hussein. 25[25]
[1] Hichâm, Abdul Malik Ibn Hichâm, Sirat an-Nabi (la vie du prophète), t. 1 ; p. 4, Enquête, Mustafa al-Saqa, Ibrahim al-Bayari, et Abdul al-Hafiz Shalbi, Beyrouth, Dar ul-Ma’rafa, Bi Ta.
[2] Ibn ‘Atham; Abu Mohammad Ahmad al-Koufi, Kitab al-Futuh ( le Livre des conquêtes), t. 5, p ? 14, Thèse, Ali Shiri, Beyrouth, Dar al-Adhwa, première publication, 1991.
[3] A ce propos, il vous suffit de vous référer à des dizaines d’exemples évoqués par Allamah Amini.
[4] Kafi, t. 1, p. 300, Bihar al-Anwar, t.44, p. 174.
[5] Kitab al-Futuh Ibn Atham; t.4, p. 28.
[6] Tabari, Abu Jafar Mohammad ben Jarir; Tarikh al-Omam Wal Muluk, t. 5, p. 147, recherche effectuée par Mohammad Abu al-Fadhl Ibrahim, Beyrouth, Dar al-Tharas, 1967.
[7] Cheikh Sadouq, Man La Yahdharuhu, t.4, p p. 284-292, Jama-e Modarressin-e Qom, 1413 de l’hégire lunaire.
[8] Ibn Al-‘Emad al-Hanbali, Shahb al-Dinn Abu al-Falah al-Dameshqi, Shazarat Al-Zahab Fi Akhbar Men Zahab, t. 1, p. 331.
[9] Bihar al-Anwar, t.44, pp. 176-177, Kafi, t.1, p.300.
[10] Dans un autre hadith, il fait allusion à l’Imam Hussein que nous n’avons pas évoqué ici.
[11] La sainte sourate 15, le verset 42.
[12] Yacoubi, Ahmad Ben Abi Yacoub Ben Jafar, Tarikh al-Yacoubi, t.2, p. 225, Beyrouth, Dar Sadar, Bi Ta.
[13] Nadjafi, Ali Ibn al-Hussein al-Hashemi, Mohammad Ibn Al-Hanafiya, p. 94.
[14] Bihar al-Anwar, t.43, p. 319.
[15] Tadhkirat al-Khawas, p. 217, Citation de Nadjafi, Ali Ibn Al-Hussein al-Hashemin, Mohammad Ibn al-Hanafiya, p. 100.
[16] Tharikh-e Tabari, t.5, p. 341?
[17] Bihar al-Anwar, t. 44, p. 186.
[18] Rf: Mohammad Ibn Hanafiya, pp. 109-112,
[19] RF: Bihar al-Anwar, t. 329, p. 44, A’yan al-Shi’ah, t. 1, p. 588.
[20] Qomi, Ibn Qululeh, Kamal al-Ziyarat, p. 75, Editions Mortazaviyeh, Nadjaf, 1356 de l’hégire lunaire.
[21] Khoei Abul-Qassem,, Mo’jam, Rijal al-Hadith, t. 18, p. 100, citant de Bihar al-Anwar, t. 45.
[22] Bihar al-Anwar, t.45, p. 365.
[23] Mo’jam, Rijal al-Hadith, t.16, p. 50.
[24] RF: Kafi, t.1, Kitab al-Hojat, P. 81, hadith 5.
[25] RF: Al-Kafi, t. 1, Kitâb al-Hojjat; p. 81, hadith 5.