Le saint Coran, la tradition du noble Prophète (ç) et des Imams infaillibles (as) insistent beaucoup sur le respect de la dignité de l'homme, en particulier celle des croyants. Le saint Coran et les Hadiths recommandent d'avoir un beau nom et s'appeler par les noms appréciables, une marque de respect et d'honneur pour les hommes. Il est écrit dans la sourate Houjerât (les appartements) : " Ne vous appelez pas les uns les autres par des surnoms injurieux".
En plus, l'islam nous dit ceci: respectez et honorez un croyant à plus de valeur que respecter et honorer la Ka'ba. Il n'est pas du tout permis qu'un musulman croyant offense sa propre personne ou celle des autres croyants.
Le noble Prophète (ç) et les Imams infaillibles (as) ne sont pas d'accord que leurs suiveurs s'offensent parce qu'ils veulent montrer du respect en leur égard. Il faut certes savoir que les choses contraires au respect de la dignité de l'homme varient selon les cultures. Donner un nom dans une culture peut-être considéré comme un manque de respect, alors que ce même nom ne présente non seulement aucun problème dans une autre culture, mais fait plutôt l'objet de fierté pour celui qui le porte. Bien évidemment donner ce genre de nom dans une telle culture se fait à titre symbolique, le métaphore dans la nomination ne vas absolument pas à l'encontre du respect de la dignité de l'homme ou du croyant.
L'homme en général, les musulmans et les croyants en particulier sont honorés et respectés dans la grande religion islamique. L'homme a une grande valeur et un grand statut au sein de l'islam. Décrivant l'homme et les conditions dans lesquelles il l'a crée, Dieu dit :" Nous avons conçu et crée l'homme de la plus excellente manière" [1] .Nous avons effectivement honoré les enfants d'Adam; Nous les avons porté sur terre et sur mer, Nous leur avons octroyé ce qui est pur et agréable, Nous leur avons donné précellence sur un très grand nombre d'êtres que Nous avons crées"[2].
L'homme est donc une créature parfaite, honorée et respectée par Dieu. Et parmi les hommes, les croyants et ceux qui se soumettent aux ordres et aux préceptes de Dieu ici-bas ont une position plus élevée par rapport aux autres. C'est ainsi que dans le saint Coran et les Hadiths il est fermement recommander de s'évertuer au respect et à la protection mutuelle de la dignité.[3] Il est recommandé dans plusieurs Hadiths de s'activer pour accomplir le travail d'un croyant[4] et le respecter.[5] Il est interdit de se réserver à coopérer avec un croyant lorsque c'est nécessaire.[6] Il est aussi défendu de contrarier un croyant sans raison[7]. Tous ces hadiths reviennent sur la nécessité de respecter et honorer les croyants, au point qu'ont peut lire dans un passage que respecter un croyant est plus valable que respecter la Ka'ba.[8]
C'est dans le même sens que Dieu et les Infaillibles (as) recommandent le choix d'un beau nom pour les enfants et s'interpeller avec des noms et des surnoms convenables. L'Imam Ali (as) déclare:" Le droit de l'enfant sur le père est que celui-ci doit lui donner un beau nom".[9]
Le saint Coran insiste sur ceci:" Ne vous dénigrez pas et ne vous appelez pas les uns les autres par des surnoms injurieux. Comme est mauvais le mot pervers une fois qu'on a la croyance, et ceux qui ne se repentent pas sont injustes ".[10]
En effet, se donner des mauvais surnoms, la moquerie, espionner les autres et la conjecture ternissent la valeur et la dignité des hommes et des croyants. Si déjà Dieu n'est pas d'accord que les croyants se moquent entre eux ou s'appellent par des noms peu recommandés; il est évident défendu de se donner un laid surnom et devenir ainsi l'objet des railleries.[11]
L'idéologie humaniste de l'islam défend de se donner de mauvais surnoms ou s'interpeller par des noms inconvenables. Ces règles générales s'appliquent aussi lors de la commémoration des décès des guides infaillibles (as). Il est interdit d'avoir une telle attitude comme signe de compassion à la mémoire des Imams infaillibles (as). Car cela ne s'accorde guère avec ce qu'Ils (as) nous ont enseigné, tout comme cela ne colle pas avec le saint Coran. On remarque dans leurs biographies qu'ils (as) défendaient fermement des actes humiliant que certains posaient par ignorance, croyant ainsi leur rendre hommage.[12]
Si le noble Prophète (ç) et les Imams (as) ne permettaient pas que quelqu'un s'incline à la limite de l'humiliation devant eux, ils ne laisseront pas du tout un croyant s'appeler chien ou tout autre animal en hommage pour eux (as).
Nous n'avons pas trouvé dans la vie du noble Prophète (ç), des Imams (as), des musulmans des premiers temps de l'islam, des compagnons loyaux, de ces croyants ou des grands savants tels que l'Ayatollah Bourougerdi, L'Imam Khomeiny… un cas où l'un d'entre eux aurait fait ce genre de chose. L'outrage d'un chiite entrainera l'outrage des Imams et des guides, d'où l'interdiction. L'Imam Ja'far Sadiq (as) déclare:" Soyez toujours l'objet de notre fierté ne faites rien susceptible de nous offenser ou de nous humilier".[13] Donc toutes les formes de révérences doivent se faire conformément aux enseignements des guides infaillibles (as) et être l'objet de leur fierté. Il faut éviter d'utiliser les mots offensants pour les gens, les cérémonies commémoratives et la religion.
Il est bien de rappeler enfin que les choses contraires à la dignité humaine se définissent en fonction des us et des coutumes. La diversité des cultures dans la détermination de ce critère est importante. En d'autres termes, donner un nom peut être considéré comme une offense selon une culture, alors que dans une autre culture le même nom ne présente aucun problème et fait plutôt la fierté de celui qui le porte. Et un tel nom pris métaphoriquement ne présent aucune incompatibilité avec le respect de la dignité humaine.[14]
[1] Sourate Tine (le figuier) : 4
[2] Sourate Isrâ (le voyage nocturne) : 70
[3] Sourate Nour (La lumière): 12 ; Sourate Houjerât : 11 – 12 ; Wasâ'il ul shia, vol 11, chapitre sur l'ordonnance du convenable et l'interdiction du blâmable, Le respect envers le croyant
[4] Wasâ'il ul shia, vol 11, chapitre sur l'ordonnance du convenable et l'interdiction du blâmable, Le respect envers le croyant, page 584
[5] Wasâ'il ul shia, vol 11, chapitre sur l'ordonnance du convenable et l'interdiction du blâmable, page 590
[6] Wasâ'il ul shia, vol 11, chapitre sur l'ordonnance du convenable et l'interdiction du blâmable, page 597
[7] Wasâ'il ul shia, vol 11, page 569
[8] Mostadrak ul wasâ'il, vol 9, page 343, hadith 9
[9] Nahjul Balagha, pensée 399
[10] Sourate Houjerât (Les appartements) : 11 - 12
[11] Traduction de Tafsir Al Mîzâne, vol 18, page 481
[12] Nahjul Balagha, Pensée 37
[13] Al Kâfi, vol 2, page 77, hadith 9
[14] C'est pareil à ce que nous lisons dans Halât de Sheikh Tousi, qu'il avait recommandé qu'on grave sur sa pierre tombale le verset révélé au sujet du chien des compagnons de la caverne: ou le vers que l'Ayatollah Vahid Khorasani mentionne à la fin d'un poème dans lequel il fait les louanges de l'Imam Ali (as):" Je suis Vahid, j'avais été inculpé et incriminé, tel un chien. J'aurais choisi vieillir dans ton sein. En tout cas ce genre de représentation est métaphorique et propre à la littérature, sans aucune forme d'outrance avec la dignité humaine"