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Présenté dans le coran comme le meilleur des récits, l’histoire de Youssouf (as) est une vraie mine de leçons personnelles, morales, sociales et familiales dont voici quelques unes :
1 – Connaître l’action des prophètes dans la mission d’appel des gens vers Dieu et les difficultés qui l’ont toujours accompagné.
2 - Le danger des préjugés et de la jalousie dans la vie.
3 - Le danger des réactions subtiles et brusques dans la vie.
4 - Le rôle des pères dans le maintien de la stabilité d’une famille dispersée quelle attitude adopter avec les tout petits.
5 - Le danger d’accuser un innocent de sacrilège.
6 - réduire les crimes dans la mesure du possible.
7 - déjouer les complots des amis et des proches.
8 - Avoir l’espoir et ne jamais se désespérer face à la miséricorde divine.
9 - Régler discrètement les problèmes privés.
10 - Ne pas se faire avoir par les larmes de crocodiles.
11 - L’endurance et la patience face aux grandes difficultés.
12 - La pudeur et la chasteté ;
13 - préserver la dignité de celui qui vous a fait du bien même si c’est un mécréant.
14 - Préférer aller en prison que de succomber à un péché.
15 - Appeler les gens vers Dieu, même dans les conditions difficiles.
16 - Défendre son honneur face à des diffamations injustes.
17 – Faire des efforts pour prouver son innocence.
18 – Exposer ses connaissances et son expérience si cela peut servir pour les intérêts de la population
Et contribuer à leur développement.
19 – La grâce lorsqu’on est en position de force et victorieux.
20 – S’évertuer à éradiquer les mauvais actes dont les autres ont été victimes.
21 – Ne pas répéter les délits et les erreurs du passé et éviter de revenir sur les rancœurs passées.
22 - Ne pas surtout oublier le pardon et les bienfaits de Dieu quand vous avez les moyens ou quand vous êtes besogneux.
L’histoire de Youssouf (as) présentée dans le coran comme le meilleur récit [1] est parsemée de belles leçons individuelles, morales, sociales et familiales. Comme il est incompatible avec notre objectif, developper toutes ces leçons dans les détails nous évoquerons toutefois quelques unes :
1 - Les efforts et les difficultés des prophètes
La sourate de Youssouf souligne les efforts et les diverses pressions que subissent les prophètes dans leur vie. Cette sourate met en exergue les difficultés qui ont permis au prophète Youssouf (as) de s’édifier.[2]
2 – Les méfaits des mauvaises interprétations et des préjugés non fondés même dans le cadre familiale.
Ce problème se manifeste clairement parmi les frères de Youssouf (as) et traduit la position de celui-ci et de son frère Benjamin auprès de leur père : « Lorsque les frères de Youssouf (as) dirent Youssouf et son frère (Benjamin)
Sont plus aimés par le père que nous, or nous formons un groupe fort »[3] ‘est exactement ce qui a fait sombrer le frère de Youssouf (as) dans une succession d’erreurs et de péchés qui s’est soldée par une grande humiliation et le désespoir.
3 – Danger des réactions irréfléchies ;
Il est mieux pour un homme sage de faire précéder ses actes par une analyse et un discernement. Il faut éviter de faire quoi que ce soit sans avoir préalablement réfléchi. Au lieu de s’appuyer sur le discernement et la sagesse pour résoudre le problème s’approchant de leur par des méthodes ordinaires les frères de Youssouf (as) ont opté pour une voie qui les finalement mené vers le châtiment physique et psychologique ; Le feu de la jalousie et la rancœur les a empêché d’évaluer tous les aspects du problème pour comprendre pourquoi leur père avait plus d’affection pour Youssouf et Benjamin. Tout simplement parce que les intérêts personnels empêche très souvent l’homme d’agir avec discernement.[4]
4 – La responsabilité du père dans la protection du pilier de la famille. Cet élément apparaît dans l’attitude du prophète Jacob (as) après l’erreur de ses enfants. En dépit du fait qu’il savait que ses enfants mentaient, le prophète Jacob (as) a voulu consolider la cohésion de la famille et lui éviter toute dislocation. C’est pourquoi il ne s’est pas seulement contenté du discours de ses enfants. Il leur dit : « j’endurerai, je prendrai mon mal en patience (tout en remerciant Dieu) et je demanderai à Dieu de m’assister par rapport à ce que vous dites »[5]c’est une importante leçon que tous les pères doivent retenir et appliquer. Le récit de Jacob (as) montre qu’il connaissait ce que voulaient et désiraient ses enfants. Les pères doivent apprendre à maintenir les désirs de leurs enfants afin d’être prêts à affronter sagement ce qu’ils vont faire. C’est ce que fit Jacob (as); en effet les désirs et les penchants existent en tout homme et le diable se bat pour les réactiver.[6]
5 – Il faut être très sérieux dans les rapports avec les tout petits.
Jacob (as) prit Youssouf (as) au sérieux lorsqu’il lui révéla le rêve qu’il avait fait (sans se dire que ce sont des enfantillages) et s’employa à l’interpréter : « cela veut dire tu seras désigné par Dieu pour la mission prophétique. Dieu accomplira sur toi son bienfait et donnera la victoire face à tes ennemis, de la même manière qu’il fit à salih avant toi ».[7]Cela peut être une bonne leçon pour les pères.
6 – Ne pas accuser les innocents.
L’une des choses que nous enseigne ce récit est qu’il faut éviter de mettre un crime sur le dos d’un innocent. Les frères de Youssouf ont commis sur lui une faute qu’il ne méritait pas. Un acte qui est la conséquence directe d’oublier de faire précéder les actes par la sagesse en agissant avec méchanceté et en laissant la force primer sur la raison. Ils dirent : « tuez Youssouf (as) envoyez-le dans une contrée lointaine afin que l’attention du père ne se porte désormais que sur vous. Après cela (vous allez vous repentir) vous serez parmi les pieux »[8]. Un point important se dégage de ce passage. Malgré leur nombre et leur âge, les frères de Youssouf (as) n’avaient une connaissance suffisante et précise de leur père. Ils ont essayé de consolider la religion et choses futiles, la vérité et le mensonge. Sous l’emprise de jalousie, leur aveuglement les encourageait à tuer leur frère innocent. De l’autre côté ils ont songé devenir les hommes honnêtes dans l’avenir[9].
Il ressort du verset ci-dessus qu’ils espéraient se repentir.
L’auteur de « Tafsir Nemouneh » affirme sous le titre « parler du péché avant de commettre le délit » : « c’est en fait pour tromper la conscience qu’on parle de repentir avant de commettre un crime, une méthode pour ouvrir la voie au sacrilège. Ceci ne constitue aucunement un motif de regret »[10]. Ce sujet est en soi une leçon de moral pour nous.
7 – Réduire les crimes dans la mesure du possible.
Même s’il induit au mal et péché, même s’il est l’objet de la pression et de complot de la part d’un groupe de malfaiteurs. Nous retenons également de ce récit que l’homme doit dans la mesure du possible éradiquer le crime et les péchés. Cela se dégage des propos du frère de Youssouf (as) qui jusqu’à un niveau était gentil et clément envers lui. Il lui dit en effet « tuez Youssouf ! Si vous voulez faire quelque chose, et jetez-le au fond d’un puit, des caravanes passant par là pouvaient le récupérer et l’emmener loin d’ici »[11]
8 – Montrez l’importance envers tous les enfants et éviter d’exagérer d’affection.
On peut aussi retenir de ce récit que les parents doivent faire attention au reste de leurs progénitures par rapport à l’affection qu’ils accordent à d’autres. Jacob n’a point commis d’erreur car exprimer l’intérêt qu’il portait à Youssouf (as) et son frère Benjamin était une attitude à dessein. De toutes les manières, on comprend à travers ceci qu’un homme doit être particulièrement averti et rigoureux. En effet, manifester de l’affection pour un enfant peut susciter de la rancœur dans le cœur des autres au pont de les pousser à faire n’importe quoi. Ils vont tout faire pour briser et anéantir leur frère.[12]
9 – déjouer les complots des amis et des proches.
L’ennemi maquillé en ami est l’un des plus dangereux complots auquel on peut avoir à faire. Les préjudices que nous avons subis des ennemis jurés qui ont utilisé cette stratégie ne sont pas négligeables. Ils se présentent tantôt sous la forme d’aide financière ou de relation culturelle Ils se présentent également sous la forme des droits de l’homme et un moment sous la forme de convention militaire.[13]
10 – Espérer sur Dieu et ne sa miséricorde.
Ce pont ressort des propos de Jacob (as) lorsqu’il dit « J’endurerai, je prendrai mon mal en patience et tout en remerciant Dieu. Je lui demanderai de m’assister par rapport à ce que vous dites »[14]Il lui dit également : « Mes garçons ! Allez chercher Youssouf (as) et son frère et ne désespérer jamais de la miséricorde divine car seuls les mécréants désespèrent (vite) de la miséricorde divine »[15]
11 – Régler les problèmes personnels de manière privée.
L’autre leçon qu’on peut retenir du récit de Youssouf est qu’il faut régler les problèmes personnels loin des yeux des gens. Le coran dit au sujet des frères de Youssouf : « Lorsque ses frères désespèrent, ils retirèrent dans un coin pour se concerter »[16]
12 – Ne pas se faire voir par les larmes de crocodiles.
Il ressort de la parole de Dieu qu’il ne faut pas se laisser tromper par les fausses larmes ou se laisser influencer par les sentiments : « Les frères de Youssouf rentrèrent et dirigèrent vers leur père le soir en pleurant »[17]Et c’est une autre leçon à tirer de ce récit.
13 – L’endurance.
Quel que soit l’ampleur des difficultés et les malheurs, faire preuve d’endurance et de patience est la meilleure attitude à adopter Jacob dit : « J’endurerai, je prendrai mon mal en patience tout en remerciant Dieu. J’implorerai son assistance par rapport à ce que vous dites »[18]
14 – La pudeur et la chasteté.
C’est la plus importante leçon à tirer du récit de Youssouf. En effet il a pu résister à la tentation de la beauté de l’épouse d’Aziz et d’autres femmes d’Egypte. Il a préféré aller en prison et subir ses difficultés que répondre aux désirs de la femme d’Aziz et des autres femmes. Le coran révèle : « Youssouf dit : Seigneur ! La prison pour moi est préférable que ce dont elles m’incite à commettre. Si tu n’éloigne pas de moi leur stratagème je finirai par succomber à ce qu’elles proposent et je serai du nombre des ignorants »[19]ce verset expose bien les astuces employées par les femmes pour induire Youssouf en erreur et le faire pencher vers la bassesse. Il traduit également l’intense résistance et l’intransigeance de Youssouf face à cette situation.
15 – Préserver la dignité de celui qui vous a fait du bien ;
C’est l’un des éléments essentiels à retenir de l’histoire de Youssouf lorsque nous ramenons le pronom « Il » à Aziz dans le verset « Il (Aziz) m’a fait du bien et m’a honoré (Est-il convenable que je lui fasse du mal ou le trahir ?) »[20] Cette interprétation semble la plus correcte car l’auteur de Tafsir Nemouneh[21] et bien d’autres exégètes partagent cet avis. Une importante leçon de loyauté et bonne réaction vis-à-vis des autres, même s’il agit d’un incrédule. Nous ne devons pas bafouer leurs biens, leur dignité et tout ce qu’ils ont, même si celui qui veut que nous trahissons quelqu’un est de sa famille, comme c’est le cas pour l’épouse d’Aziz.
16 – Préférer la prison par rapport à sombrer dans le péché
Youssouf a préférer aller en prison et supporter ses peines que de laisser quoi que ce soit interférer dans sa spiritualité et le faire basculer dans le péché. Il dit « je préfère la prison et ses difficultés que de répondre aux désirs de la femme d’Aziz et d’autres femmes »[22]
17 – Profiter des occasions pour appeler les gens vers Dieu.
Malgré les difficultés, Youssouf (as) n’a cessé d’accomplir sa mission d’appel vers Dieu même étant en prison. Il enseigne à ses compagnons de prison que la vraie liberté est celle qu’on vit à l’ombre du monothéisme et l’adoration d’un Dieu unique. Youssouf (as) les a orientés vers le Dieu unique et renié tous les faux dieux : « ô mes chers compagnons ! Mieux vaut un Dieu unique ou des dieux dispersés ? »[23]
18 – Se défendre face aux accusations.
Youssouf nous enseigne que face aux différentes accusations non fondées un homme a le droit de se défendre et doit se défendre. De même que Dieu rapporte de lui : « Il (Youssouf) dit : elle m’a tiré vers elle avec persistance [24]
19 - Efforts pour obtenir de l’ennemi des aveux afin de prouver son innocence
Non seulement Youssouf a préféré la prison, il a aussi rejeté la grâce d’Aziz insistant pour que son innocence soit établie par les aveux de la femme d’Aziz et les autres femmes afin de recouvrer sa chasteté. Le coran dit : « Le roi dit : amenez-le auprès de moi ! Mais lorsque l’envoyé du roi vint vers Youssouf il dit : retourne auprès de ton maitre et demande lui ce qui s’est passé pour les femmes qui s’étaient coupées les doigts Car mon Dieu connait bien leurs manigances »[25] Les démarches furent entreprises et son innocence fut prouvée. Le coran poursuit ainsi : « Le roi convoqua ces femmes et les interrogea : qu’aviez-vous fait lorsque vous aviez appelé Youssouf vers vous ? Elle dirent : il est innocent. Par Dieu nous n’avons trouvé en lui rien de reprochables. C’est alors que la femme d’Aziz dit : A présent la vérité est dévoilée. En fait c’est moi qui l’avais tiré vers moi, il est du nombre des véridiques »[26]C’est ainsi qu’il fut relâché car il n’était pas juste de le libérer avec tous les doigts d’accusation encore pointés sur lui. Il avait voulu être lavé de tout soupçon avant de retrouver sa liberté et préserver sa chasteté et sa piété. Il voulait que les gens comprennent qu’il a été victime d’injustice.
20 – Exposer ses connaissances et son expérience
On retient aussi de l’histoire de Youssouf que l’homme peut montrer qu’il a de l’expérience dans un domaine et qu’il est prêt à la mettre au service de la société. Youssouf dit : « et [Joseph] dit: ‹Assigne-moi les dépôts du territoire: je suis bon gardien et connaisseurs ».[27]-[28]
21 – Pardonner quand on est en position de force
On remarque cela dans l’attitude de Youssouf lorsqu’il se retrouva face à ses frères après avoir tout mis au clair sans aucune possibilité de nier quoi que ce soit : « Point de blâme sur vous aujourd’hui car Dieu vous pardonne »[29]C’est-à-dire qu’il n’y a aucune raison de porter les blâmes ou vouloir prendre la revanche. J’ai passé l’éponge sur vos erreurs et Dieu vous pardonnera bientôt.
22 – Ne pas réactualiser les erreurs commis dans le passé par les autres et ne pas ranimer les vieilles rancœurs.
L’histoire de Youssouf révèle qu’il n’a pas ravivé le passé sombre. Il s’est efforcé d’oublier le mauvais comportement de ses frères et les difficultés qu’ils l’ont fait subir. Plus encore, il a exprimé sa joie d’avoir revue ses frères et attribué à Satan cette indélicatesse : « Aujourd’hui aucune reproche ne vous sera adressée et Dieu vous pardonne ».[30] Il est écrit dans un autre passage : « Dieu m’a fait du bien en sortant de la prison, en vous faisant venir ici (après un long voyage dans le désert) alors que Satan avait semé la zizanie entre mes frères et moi. Mon Dieu est clément envers ce qu’il veut car il est le sage et l’omniscient par excellence »[31]
23 – Se souvenir de la miséricorde et des bienfaits de Dieu aussi bien pendant les moments de grâce que dans le besoin. Cette leçon se dégage clairement du récit de Youssouf. Il n’a jamais oublié les bienfaits et la miséricorde de Dieu aussi bien quand il était au cachot que dans le palais d’Aziz ou lorsqu’il est devenu gouvernement et ministre. Dieu rapporte ainsi ses propos : « Dieu dit: ‹Pas de récrimination contre vous aujourd'hui! Qu’Allah vous pardonne. C'est Lui le plus Miséricordieux des Miséricordieux. »[32]
Voilà quelques leçons fascinantes que nous avons jugé relever du récit de Youssouf. Nous n’avons fait qu’une présentation sommaire, tout en évitant de s’étendre.
[1] - Sourate Youssouf : 3
[2] - Tafsir min hadith Qor’an, Modarisi, 5, page 155
[3] - Sourate Youssouf : 8
[4] - Tafsir Nemouneh, 9, page 322
[5] - Sourate Youssouf : 18
[6] - Hadith Qor’an,5, page 162
[7] - id , page 163, Sourate Youssouf : 6
[8] - Sourate Youssouf : 9
[9] - Tafsir min hadith Qor’an, Modarisi, 5, page 155 ; Tafsir Nemouneh, 9, page 322
[10] - Tafsir Nemouneh, 9, page 323
[11] - Sourate Youssouf : 10
[12] - Tafsir Nemouneh, 7, 129,9,page 328
[13] - id , 7, 134; 9,323
[14] - Sourate Youssouf : 18
[15] - Sourate Youssouf : 87
[16] - Sourate Youssouf : 80
[17] - Sourate Youssouf : 16
[18] - Sourate Youssouf : 18
[19] - Sourate Youssouf : 33
[20] - Sourate Youssouf : 23
[21] - - Tafsir Nemouneh, 9, page 369 - 370
[22] - Sourate Youssouf : 33
[23] - Sourate Youssouf : 39
[24] - Sourate Youssouf : 26
[25] - Sourate Youssouf : 50
[26] - Sourate Youssouf : 51
[27] - Sourate Youssouf : 55
[28] - - Tafsir Nemouneh, 10, page 12
[29] - Sourate Youssouf : 92
[30] - Sourate Youssouf : 92
[31] - Sourate Youssouf : 100
[32] - Sourate Youssouf : 100