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selon l’islam, chacun doit s’adonner à l’accomplissement des actes recommandés (mousta habât) selon sa résistance et la présence d’esprit pour mieux être en relation avec Dieu et les saints. Si on ressent l’engouement et la présence d’esprit, on peut lire la plus longue Ziarat, dans le cas contraire on se contente de la Ziarat Achoura courte ou même la plus courte invocation qu’on peut lire. Il faut toujours espérer sur la miséricorde de Dieu. Vouloir que beaucoup de nos prières soient exaucés n’est toujours pas à notre avantage. C’est pour cela que dieu le sage par excellence n’exauce pas ces prières.
Tout d’abord il faut savoir que Dieu institué des obligations, et des actes d’adoration pour ses créatures. Tous les adeptes de la confession doivent les observer et ils ont de valeur si nous les accomplissons avec une certaine présence d’esprit effective. Mais si nous n’arrivons pas à manifester la présence d’esprit requise, ces actes doivent quand même être accomplis quelles que soient les difficultés. On voit par exemple que l’obligation d’accomplir les prières obligatoires (comme les cinq prières quotidiennes) reste en vigueur même au moment où on se noie ou en pleine guerre. Mais elle se fait d’une manière spéciale. On les appelle « prière pendant la noyade » ou « prière pendant la peur »[1]
Quant aux actes surérogatoires (moustahab) dont l’accomplissement engendre les récompenses et le rapprochement à Dieu et aux saints, la manière de les accomplir compte beaucoup. Plus on manifeste la présence d’esprit et la concentration, plus on obtient le bon résultat. Il est nécessaire de rappeler quelques éléments ici :
1- la chose essentielle que Dieu demande à l’homme consiste à observer les obligations et se détourner de tout ce qui est interdit. Ce niveau d’engagement suffit à un musulman pour accomplir ses devoirs. Mais comme ce niveau d’impératif s’avère difficile à accomplir et requiert une vraie volonté. Il est écrit dans un hadith : (celui qui se contente de veiller à accomplir les actes obligatoires et abandonner les actes interdits fait partie des plus pieux d’entre vous »[2]
2- Accomplir les actes recommandés est un choix entièrement volontaire. L’homme s’emploie à les exécuter pour avoir plus d’agrément de la part de Dieu. Et il est écrit dans un hadith que dieu fait l’éloge de l’homme auprès des anges pour son application volontaire aux actes recommandés.[3] Les actes recommandés doivent respecter une marge et ne pas interpréter avec les actes obligatoires.
3- L’enthousiasme et présence d’esprit sont très importants dans l’accomplissement des actes surérogatoires. En d’autres termes c’est l’esprit de l’adoration qui est important selon l’islam. L’adoration sans vie n’a aucune valeur. Accomplir peu d’actes surérogatoires avec enthousiasme et près d’esprit est plus efficace que multiplier les actes pratiques recommandés sans concentration ni engouement. Il est même rapporté dans un hadith : « Dieu n’exauce pas les invocations adressées sans enthousiasme ni présence d’esprit ».[4] Il y a même dans les ouvrages de hadiths un chapitre réservé à la modération dans l’accomplissement des actes surérogatoires pendant la fatigue.[5] En parcourant les hadiths de ce chapitre, nous constatons qu’il est recommandé de se lancer dans l’accomplissement des actes surérogatoires quand nous éprouvons de l’enthousiasme et la présence d’esprit. En cas de fatigue, quelle que soit la raison, il est conseillé d’exécuter une quantité d’actes surérogatoires dans laquelle l’homme est spirituellement en relation avec son Dieu. Il faut s’abstenir de le faire si cela risque compromettre ce qu’on demande à Dieu.
4- Et aussi Dieu est toujours en train d’éprouver ses serviteurs pour voir à quel niveau ils sont rattachés à leur créateur et jusqu’où ils ont confiance en lui. Dieu aime qu’on s’adonne constamment aux invocations et qu’on lui demande des choses légales. Les hommes qui ont cette qualité sont appréciés. Le prophète dit : « insistez dans vos invocations qu’elles soient exaucées ou non. Dieu a de la considération pour ces personnes (même si leur invocation n’a pas connu une suite favorable) »[6]
Il existe aussi un formidable hadith à ce sujet et dans lequel Dieu a dit aux anges : « j’ai exaucé la prière de mon serviteur, mais je (qui êtes d’exécuter la demande exaucée) vous demande de retarder un peu car j’aime entendre mon bon serviteur m’implorer ».[7] Beaucoup de poèmes mystiques comme « Astaa et Horman » s’inspirent de ce hadith ;
5- il ne faut pas seulement lire l’invocation et la Ziarat Achoura que lorsqu’on est en difficulté. Il faut demander l’aide de Dieu ou l’intercession de ses saints dans toutes les circonstances. Il est écrit dans l’un de nos hadiths que celui qui implore Dieu avant l’arrivée d’un malheur (être toujours en relation avec son Dieu) sa prière sera exaucée lors de l’arrivée de ce malheur. On dit aussi : « il ya une voix connue qui n’est pas dissimilé du ciel. Celui qui néglige les invocations (et n’implore Dieu que lorsqu’il est en difficulté, son vœu ne sera pas réalisé au moment des difficultés. Les anges diront : nous ne reconnaissons pas cette voix.[8]
6 – Bien qu’il est recommandé d’implorer l’assistance divine pour combler nos besoins et déjouer les difficultés matérielles,[9] il est également conseillé d’étendre cette demande sur les choses spirituelles et demander aussi très souvent l’assistance de Dieu pour la perfection de l’âme. Ainsi nous serons parmi ceux qui disent dans une invocation dans le Qounout : « Seigneur donne ce qui est bien aussi bien dans ce monde que dans l’au-delà et préserve nous du châtiment de l’enfer »[10]
Ce qui a été dit jusqu’ici concerne l’accomplissement des actes surérogatoires et l’exaucement des invocations dans lesquelles vous trouverez en quelque sorte la réponse à votre question ;
Quant à la lecture de chacune des Ziarat de l’Achoura, évoquée en marge, vous aurez un bon résultat si vous accomplissez les actes avec plus de qualité. Mais, comme l’a dit l’auteur de Mafatih al jinan au début de la Ziarat classique (ma’roufa), il y a une autre Ziarat plus courte (pour ceux qui ont d’importantes occupations) mais efficace pour ceux qui ne dispose pas d’assez de temps ou ceux qui sont fatigués. Si elle est lue avec une présence d’esprit effective, elle aura presque les mêmes effets que la Ziarat classique. Par ailleurs vous pouvez lire la Ziarat classique accompagnée d’une prière de malédiction (la’n) et d’une salutation de paix (Salam) et soyez sûr que Dieu ne laissera cet appel sincère sans réponse malgré son caractère concis en apparence.
Nous vous apportons un hadith afin de vous rassurer sur l’efficacité de la Ziarat de l’imam Hossein (as) aussi résumée soit-elle. Hossein ibn soweir dit : « Younous ibn Zabyan et moi étions avec l’imam Sadiq (as). Younous demanda à l’imam : je pense que la plupart de temps à l’imam Hossein ‘as). Quelle invocation dois-je réciter dans de tel moment ? L’imam Sadiq (as) répondit : « dis trois fois : que la paix de Dieu soit sur toi « ô Abâ Abdellah ». Car les salutations de paix lui parviennent de près comme de loin »[11] Retenez que ce niveau d’invocation) de relation par une courte invocation agit beaucoup dans l’élévation spirituelle de l’âme (que la longue et fatigante invocation) si on le fait de manière appliquée et avec engouement.
[1]- Tahzib al ahkam, Mohamad ibn Hassan Tousi, vol 3, page 171-179 Daroul Koutoub islamiyya, 1365 hégire solaire
[2]- wasa’il al shia, Sheikh Horr Amili, vol 15, page 259- 261, Mo’assassa Ahl-ul-bayrt, Qom, 1409
[3]- Id, vol 5, page 296, hadith 6589
[4]- id, vol 7, page 53-54, hadith 8702
[5]- id, vol 1, page 108, bab, istihbab al iktisad fi ibada inda Khaf
[6]- id, page 58- 59, hadith 8717
[7]- id, vol 7, page 61- 62, hadith 8728
[8]- id, vol 7, page 40, hadith 8661
[9] - id, vol 7, page 122
[10]- Sourate Baqarah: 201
[11]- Wasa’il al shia, vol 14, page 490; hadith 19672