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La question de la Résurrection et du Jugement dernier vient se placer après la question de l'Unicité, en ordre d'importance, en ce qui concerne les questions religieuses et islamiques dont 1/3 des versets coraniques lui sont consacrés.
Les preuves de la Résurrection sont divisées en preuve rationnelle et preuve narrative.
1- La preuve rationnelle comporte la démonstration de sagesse et de la justice. La
démonstration de la sagesse signifie que la sagesse divine prévoit des perfections intrinsèques pour toutes les créatures et si une autre vie ayant pour nom le "Jugement dernier" n'existait pas, il faudrait qu'un obstacle se pose devant une chose l'empêchant ainsi d'avoir des perfections intrinsèques, or ceci va à l'encontre de la sagesse divine. En ce qui concerne la démonstration de la justice, cela signifie que le monde d'ici-bas est une terre d'épreuves et d'obligations et qu'il n'est pas à même de réaliser tous les châtiments et toutes les récompenses. Donc, il doit exister un autre monde dans lequel on pourra voir les résultats de nos actes, nos châtiments et nos récompenses, là où l'on constate de près la réalisation de la justice divine.
2- La preuve narrative trouve ses références dans les versets du noble Coran. Ces versets nous apprennent qu'il n'existe aucune raison pour nier la Résurrection. Il y a également des versets qui font référence aux phénomènes semblables à la Résurrection et d'autres qui font allusion à la poussée des plantes, sans oublier des récits et des hadiths du noble Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) ainsi que des Imams immaculés (bénis soient-ils) qui ont évoqué les preuves du principe du Jugement dernier et un nombre important de ses particularités.
En ce qui concerne la question qui nous a été posée, il faut insister sur quelques remarques:
I- la définition du Jugement dernier et son importance, il faut dire que les êtres humains seront ressuscités dans un autre monde, après leur mort et ils seront appelés à répondre de leurs actes devant la Justice divine. Croire à la Résurrection et au jugement dernier après la croyance au principe de l'Unicité demeure une question importante en Islam. Les prophètes avaient pour mission de faire connaître aux fidèles deux réalités, Dieu Tout puissant en tant qu'origine et ensuite la Résurrection et le Jugement dernier. Plus d'un tiers des versets coraniques sont consacrés à la Résurrection et à la vie éternelle de l'Homme ainsi qu'aux diverses dimensions du Jugement dernier telles que l'importance et la nécessité de la croyance à l'Au-delà, les effets de la négation du Jugement dernier, les bienfaits éternels, les cas de conscience ou encore le lien des bonnes et des mauvaises actions avec leurs résultats dans l'Au-delà. Ces versets mettent particulièrement l'accent sur la nécessité du Jugement dernier et répondent aux doutes de ceux qui rejettent ce principe. A tel point que l'on présente l'oubli ou la négation du principe du Jugement dernier comme à l'origine de toute sorte de dérives et de péchés.[1]
II- Les preuves de la Résurrection sont divisées en preuve rationnelle et preuve narrative:
a) La preuve rationnelle du Jugement dernier englobe la démonstration de la sagesse et la démonstration de la justice. Ces deux démonstrations sont bien entendu, subordonnées à l'acceptation du principe de l'Unicité et tant que celui-ci n'aura pas été prouvée, le principe du Jugement dernier ne le sera pas non plus.
1- La démonstration de la sagesse: celle-ci est exprimée de deux manières. En résumé, elle souligne que la création divine a un objectif motivé par l'amour pour le bien et la perfection que l'on retrouve dans l'Essence même du Créateur. Donc l'objectif était la création et c'est la raison pour laquelle , le Tout puissant a créé le monde de telle manière que les êtres humains puissent obtenir et atteindre à un maximum de perfections et de biens qu'ils méritent. Et étant donné que l'être humain possède une âme éternelle, il est à même d'avoir des perfections éternelles, des perfections nullement comparables avec des perfections matérielles du point de vue de la valeur existentielle. Si la vie de l'homme se limitait au monde d'ici-bas, celle-ci ne serait pas compatible avec la sagesse divine, car l'objectif de la sagesse divine c'est donner à toutes les créatures leurs propres perfections intrinsèques. Si une autre vie ayant pour nom le "Jugement dernier" n'existait pas, il faudrait qu'un obstacle se pose devant une chose l'empêchant ainsi d'avoir des perfections intrinsèques, or ceci va à l'encontre de la sagesse divine.[2] Pour ce qui est un deuxième résumé sur cette démonstration, il faut noter que l'un des instincts humain c'est d'aimer la pérennité et l'éternité, un instinct mis en dépôt dans l'essence de l'Homme par la création divine et il s'agit d'un moteur qui le pousse de plus en plus vite vers l'éternité. Or, si l'on supposait qu'un tel moteur avec une telle vitesse devait finir sa course dans un rocher et être pulvérisé, pourrait-on dire qu'il est compatible avec un tel destin? Certainement pas. Alors un tel souhait instinctif est compatible avec la sagesse divine parce qu'il existe une autre vie qui attend l'être humain après sa vie d'ici-bas.[3]
2- La démonstration de la justice: l'être humain dispose d'une faculté et tous les humains sont libres dans ce monde de choisir entre les mauvaises et les bonnes actions. Parmi eux il y a ceux qui consacrent une vie entière à prier Dieu à se prosterner devant le Tout puissant et à rendre service à leurs semblables. Il y a également ceux qui commettent même, les pires des oppressions et les pires des péchés. En effet, l'objectif de la création est de l'Homme et l'octroi de facultés rationnelles et narratives pour qu'il choisissent librement entre le bien et le mal, est de préparer le terrain au choix qu'il aura dans ses comportements, au choix qu'il aura à faire entre le vrai et le faux dans ce bas monde. En fait l'être humain disposant de toutes ses facultés est devant de nombreuses épreuves sur le chemin de son évolution. Il connaîtra ainsi les résultats de ces actes facultatifs et recevra en fonction, récompense ou châtiment. Mais nous constatons que dans ce bas monde, que les bienfaiteurs et les malfaiteurs ne recevront pas les récompenses et les châtiments qu'ils méritent. On y trouve même des malfaiteurs qui profitent davantage des bienfaits divins et la vie d'ici-bas n'est pas à même de contenir tous leurs récompenses et châtiments. Peut-on dans ce bas monde appliquer la peine capitale plus d'une fois à un criminel qui a massacré des milliers d'êtres innocents? En outre les autres crimes qu'il aurait commis resteront impunis. Or, la justice divine veut que l'on soit récompensé ou châtié pour nos moindres bonnes ou mauvaises actions. Ainsi il doit exister un autre monde dans lequel on pourra voir les résultats de nos actes, nos châtiments et nos récompenses, là où l'on constate de près la réalisation de la justice divine.[4]
b) La preuve narrative du Jugement dernier:
1- Les versets coraniques: ceux-ci sont divisés en plusieurs catégories concernant les preuves de la Résurrection et l'argumentation pour ceux nie ce principe:
La première catégorie: les versets qui insistent sur le faut qu'il n'existent aucune preuve et aucun argument pour réfuter la Résurrection. Ces versets viennent en quelques sortes désarmer "les négationnistes" de ce principe. Selon un verset coranique "Les irréligieux, incroyants, impies, athées, idolâtres, disent: Il n'y a que la vie d'ici-bas, nous vivons et nous mourrons. C'est le temps qui nous fait périr. Mais ils n'en ont pas une science, ils ne font que conjecturer" [5]
La deuxième catégorie: les versets qui font référence aux phénomènes qui ressemblent à la Résurrection comme:
a- les versets faisant référence à la poussée des plantes. " La fin de ceux qui commirent le mal et qui ont détruits leurs cœurs et leurs âmes fut qu'ils nièrent les versets et les signes qui permettent de conclure à l'existence de Dieu et les tournèrent en dérision".[6]
b- Les versets référant au rêve et l'histoire étonnante des compagnons de la caverne (Ashâb ul-Kahf) : " Et c'est ainsi que nous fîmes connaître leur histoire aux hommes pour qu'ils sachent que la promesse de Dieu est vraie et qu'il n'y a pas à douter de l'heure de la Résurrection."[7]
c- Les versets faisant référence à Dieu qui fait revivre les animaux, notamment 4 oiseaux qui ont repris vie via le vénéré Abraham, ou lorsque Dieu redonne vie à la monture du Prophète Armia. Par conséquent, s'il est possible de faire revivre les animaux, il est possible de faire revivre les êtres humains.[8]
d- Des êtres humains qui ont revit dans ce bas monde, comme un fils d'Israël qui avait été assassiné à l'époque du vénéré Moïse (béni soit-il) dont l'histoire est relaté dans la sainte sourate "La vache".[9]
Des versets coraniques qui font référence à la preuve rationnelle concernant la nécessité de la Résurrection, comme ceux qui sont basés sur la preuve de la justice[10] et la sagesse divine pour prouver la Résurrection.[11]
Les versets qui précisent que la création du monde est une preuve du Jugement dernier. Le noble Coran dit: " C'est Lui qui commence la création puis la renouvelle. Cela Lui est très aisé".[12]
Un bédouin arabe trouva des ossements humains. Il alla chercher ensuite le noble Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et lui dit qui fera revivre ces ossements tandis qu'ils sont désagrégés? Et ce verset a été révélé au Prophète: "Dis: Les fera revivre Celui qui les a créés une première fois, car il sait tout créer et redonner vie à tous les morts".[13]
2-Les récits des Imams immaculés (bénis soient-ils): Les récits des gens de la demeure prophétiques au sujet de la résurrection et du Jugement dernier font référence à de nombreuses questions sur leur caractère irréfutable. En voici quelques uns:
a- L'Imam Ali (béni soit-il) a dit: "Dieu! Je te demande grâce et immunité pour le jour où ni bien ni fortune et ni enfants ne pourraient servir à grand-chose, sauf pour celui qui ira vers Dieu avec un cœur pur.[14] Pour l'Imam Ali le cœur pur est un moyen d'immunité pour le jour du Jugement dernier.
b- pour l'Imam Reza (béni soit-il) celui qui portera le deuil de l'Achoura, Dieu tout puissant lui octroiera joie et bonheur le jour du Jugement dernier.[15] dans un autre récit, le noble Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) dit: " Celui qui rend heureux un enfant de sa génération, Dieu le rendra heureux le jour du Jugement dernier"[16].
c- L'Imam Reza (béni soit-il) dit :" Celui qui enlève le chagrin du cœur d'un croyant, Dieu lui enlèvera le chagrin le jour du Jugement dernier".[17]
d- Dans autre récit, le noble Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) dit à sa fille la vénérée Fatimah (bénie soit-elle) que tous les yeux pleureront le jour du Jugement dernier sauf ceux qui ont pleuré pour Hossein (béni soit-il) et pour ses souffrances.[18]
e- L'Imam Hossein (béni soit-il) a dit le jour de l'Achoura à ses fidèles compagnons: " Ô gens dignes patientez encore un peu, car la mort n'est qu'un pont que vous traverserez pour vous débarrasser dans cette vie difficile et dure d'ici bas et de ces conditions et pour arriver au Paradis avec ses bienfaits éternels".[19]
f- L'Imam Hassan Modjtaba (béni soit-il) dit: " La mort est la plus grande des joies pour les croyants, car ils quitteront les difficultés de la vie dans ce monde et ils s'envoleront vers une vie prospère et éternelle".[20]
Voici donc des récits sur le principe du Jugement dernier, ses particularités et ses preuves. Ainsi face à ces preuves indiscutables et irréfutables, il ne reste plus aucun doute concernant le Jugement dernier et la Résurrection.
[1] Mohammad Taghi Mesbah Yazdi : " la formation des pensées et des opinions" vol.3 p.11; éd. Organisation de la propagation des idées islamiques; 1995.
[2] Idem; p.38.
[3] Idem; p.39.
[4] Djaafar Sobhani: "Mohazerat fil-Illahiyat"; p.405, éd. Institut Imam Sadegh, l'an 1423 de l'Hégire.
[5] La sainte sourate "l'agenouillée", 24.
[6] La sainte sourate "les Byzantins", 10.
[7] La sainte sourate "la caverne", 21.
[8] La sainte sourate "la vache", 260.
[9] La sainte sourate "la vache", 67-73.
[10] La sainte sourate "l'agenouillée", 21-22.
[11] Les saintes sourates "la prosternation" 18; "le calame", 35-36; "Sâd", 28 et
Jonas", 4.
[12] La sainte sourate "les Byzantins", 27.
[13] La sainte sourate "Yâ Sîn", 80.
[14] Hadi Rabbani et Seyyed Hossein Moussavi; "Le miroir des souvenirs" p.235; Institut culturel Dar al-Hadith", 2004 citant Bahar al-Anwar vol. 94, p.109.
[15] "Le miroir des souvenirs" p.134 citant Mizan al-Hakamah 13011.
[16] Idem p.95 citant Mizan al-Hakamah 22632.
[17] Idem p.152 citant "Kafi" vol.2 p.200.
[18] Idem p.152 citant "Bahar al-Anwar" vol.44, p.293.
[19] Mohammad Nateghi, " Au-delà des frontières, ou le monde d'après la mort" p.63; La brise de l'attente" 2004 citant "Bahar al-Anwar" vol.6 p.155.
[20] Idem p.62 citant "Bahar al-Anwar" vol.6, p.154.